Les radioamateurs ont formé depuis très longtemps un des premiers réseaux sociaux qui se pratique sur les ondes avec les modes connu en radio, principalement par la voix. Depuis que les réseaux sociaux ont apparu sur internet, ils ont été aussi utilisés en complément au trafic radio ce qui permet de partager des photos en haute résolution et des vidéos.

A l’époque je n’ai jamais voulu utiliser Facebook, je craignait que cela engendre trop de temps et que cela déborde rapidement vers des contacts ou des sujets hors radioamateur. Je me suis rabattu vers Twitter qui a un avantage non négligeable par rapport à Facebook, celui d’avoir une limite du nombre de caractères qui oblige de faire ces messages courts en résumant au maximum ce dont on veut partager. La communauté radioamateur a été très présente sur Twitter et j’y ai retrouvé plein d’amis de longue date. Je me suis aussi pris au jeux et suivre quelques personnalités hors radioamateur, sans que cela domine sur mon principal centre d’intérêt. Pour consulter Twitter, c’est essentiellement avec mon smartphone avec une application tierce (Plume) qui était très conviviale. Cela a pleinement fonctionné pendant presque 10 ans et Twitter a été un outil très agréable à utiliser pour se documenter, aider ou simplement communiquer plus ou moins sérieusement avec mes connaissances. Mais voilà que Twitter a été vendu. Les décisions de son nouveau propriétaire ont entraîné des conséquences directes sur mon utilisation.

Je me suis donc intéressé par une alternative, étant un fervent des logiciels libres, mon choix c’est arrêté avec Mastodon. Ce réseau fédéré fonctionne de façon entièrement décentralisée avec de multitples serveurs interconnectés. Cette structure est intéressante du fait que le réseau n’appartiendra jamais à une organisation quelconque et il est facile de passer d’un serveur à l’autre si besoin. Ces serveurs peuvent être thématiques, cela permet mieux cibler ce que l’on souhaite partager et recevoir.

Après le rachat de Twitter par Elon Musk et les nombreux remous qui ont suivi, au mois de juin 2022 j’avais créé un compte sur mastodon.radio, une instance (serveur) dédiée au radioamateurisme et tout ce qui touche à cette passion. Il y avait relativement peu de monde et c’était assez calme mais cela m’a permis de trouver de nouveau amis que je ne connaissait pas du tout. Plus tard au mois de septembre 2022, Il planait des rumeurs que Twitter pouvait tomber et il y a eu un rush vers Mastodon. Beaucoup ont simplement créé un compte au cas où mais ne sont pas actifs, d’autres ont découvert Mastodon et ont une utilisation plus ou moins symétrique avec Twitter et puis il y a ceux qui sont venu et fermé leur compte Twitter ou sont sur le point de le faire prochainement.

Aujourd’hui, je suis deux fois moins de personnes sur Mastodon par rapport à Twitter et je vois bien plus d’interaction sur Mastodon. Un très gros avantage par rapport à Twitter est que l’on peut « s’abonner » à des hashtags et que les messages contenant à ceux-ci s’affichent avec les messages des personnes que l’on suit, très pratique. On peut suivre tous les messages envoyés sur la même instance qui donne un autre moyen de trouver des thèmes ou des personnes avec un intérêt commun. Le climat y est aussi plus détendu, à un point que j’ai de moins en moins envie d’ouvrir Twitter. Ça c’est encore accentué suite à la décision d’Elion Musk de rendre les API payantes et ne plus permettre d’utiliser des clients tiers. Cela renforce mon idée de quitter définitivement Twitter, d’autant plus que les sujets liés à la radio ont diminués à un point que depuis le début de cette année, les massages non-radioamateurs sont devenu majoritaire sur mon compte Twitter. C’est sans doute une décision que je vais prendre prochainement.

En conclusion de ce billet, j’encourage fortement à s’intéresser à Mastodon, créer son réseau, rechercher les thèmes ou des nouveaux contacts ou simplement augmenter sa visibilité en gardant son compte Twitter. Il est facile de trouver une instance dédiée à la radio et cela va certainement se développer dans un futur proche. Aujourd’hui, les radioamateurs français et Suisses se sont regroupés sur mastodon.radio ou des instances plus génériques comme framapiaf.org ou piaille.fr en France, tooting.ch en Suisse, en Allemagne le DARC met aussi sa propre instance à disposition. Je rappelle qu’il est aisé de migrer d’une instance à une autre de façon transparente pour ses « followers » si on veut changer, le choix de tel ou tel serveur n’est pas le plus important sachant qu’on peut changer par la suite. Si on a plusieurs centres d’intérêt, il est tout à fait possible de les gérer avec plusieurs comptes sur des instances différentes.

Toutes les manifestations radioamateur ont été mises à la trappe avec les mesures sanitaires actuelles. Il y a eu des présentations qui ont ainsi dû être annulées. Il serait tout à fait possible de profiter de cette période pour faire ce genre de présentations, au lieu de le faire physiquement, le faire par internet.

Il existe de nombreux outils pour faire ça, mais certains demandent plus ou moins d’une bonne formation informatique, l’idéal est de trouver une solution simple tant pour l’orateur tant pour les spectateurs. Le logiciel Jitsi-Meet permet cela et en matière de simplicité on ne peut pas faire mieux, il suffit d’un simple navigateur web et c’est tout. Autre atout, il s’agit d’une solution opensource qui permet de fournir ce service gratuitement.

L’orateur se connecte sur https://meet.jit.si et il crée une conférence qu’il appellera selon son choix. Il relèvera le lien et le communiquera avec la date et l’heure aux spectateurs par le canal de de communication de son choix.

Il existe d’autres prestataires qui proposent la même solution gratuitement et pour les plus avancé, le logiciel du serveur étant opensource c’est tout à fait possible de l’installer sur un serveur.

Je ne connais pas les limites quand au nombre de participants, comme cette solution est déjà utilisée par le télé-enseignement, une conférence entre 30 et 50 participants est raisonnable, tout dépend de l’infrastructure utilisée. Celle de Jitsi Meet devrait assurer. Les spectateurs qui entrent dans la conférence veilleront d’accepter la connexion des périphériques audio et vidéo et fermer leur microphone tant qu’il ne sont pas amenés à faire un commentaire.

En espérant que cet article donne des idées d’animer cette période de confinement pour effectuer des présentations en direct intéressante sur la radio.

Depuis aujourd’hui, Météosuisse réalise 4 lancés par jour, en plus des habituels de 0h et 12h UTC, deux lancés supplémentaires sont effectués à 6h et 18h UTC. La raison est la conséquence de la forte diminution du trafic aérien qui permettait de rapporter de grande quantité de donnés, indispensable pour fiabiliser les prévisions.

Voir les explications en détail sur le blog de Météosuisse.

En Suisse pour l’instant et à ma connaissance, c’est tout à fait possible d’aller chasser une radiosonde légalement, à condition bien sûr de respecter les règles d’hygiène actuelles lié au COVID-19. Évitez de prendre des risques inutiles si la sonde atterri en zone urbaine. Il convient aussi de prêter attention de ne pas être trop téméraire pour éviter des accidents car ce n’est pas la période la plus favorable de demander des soins ! Dans le doute on reste chez soi !

En France la situation est nettement plus restrictive, par contre Il est aussi possible de chasser sans trophée en essayant de recevoir la sonde de chez soi le plus proche du sol en améliorant la station de réception. Avec 4 lancés par jour, c’est une aubaine…

La tempête Ciara qui a traversé ces 2 derniers jours au centre de l’Europe a été remarquée par des vents puissants et dévastateurs par endroits. Heureusement aucun dégât à mes antennes, ni aux nombreux arbres autour du QRA. On notera des vents mesurés par Météosuisse de 144 KM/h à Chasseral à 1607m d’altitude (JN37MD) et un peu plus de 90 km/h à La Chaux-de-Fonds près de l’aéroport des Eplatures (LSGC) qui est la donnée la plua proche du QRA. Météosuisse fait chaque jour du radiosondage depuis Payerne et cette sonde a traversé le jet stream autour des 10000m d’altitude. On trouve sa trace sur aprs.fi, la vitesse de cette petite sonde RS41 fait froid dans le dos, 311 km/h à 11000 mètres d’altitude pour terminer sa course folle à peut près entre Venise et Trieste où elle c’est posée avec une vitesse au sol d’une dizaine de km/h et 5 en descente.

Ce n’est certainement pas un record mais c’est assez inhabituel. Autre exemple le même jour, la radiosonde de Météofrance lancée à Trappes au sud ouest de Paris c’est posée près de Fribourg en Brisgau.

Pour en savoir plus, voir la trace de la radiosonde de Payerne ici et ici.